Jacques Jouet

Jacques Jouet

Le mercredi 25 avril à 19H00,

en partenariat avec Ritournelle,

la Librairie olympique recevra

Jacques Jouet

autour de son œuvre et, notamment, de son dernier ouvrage :

La dernière France (P.O.L, février 2018)

 

Jacques Jouet est à la fois poète, romancier, nouvelliste, auteur de théâtre, essayiste et artiste plasticien.
Il rencontre l’Oulipo en 1978 à l’abbaye de Royaumont, lors d’un stage dirigé par Paul Fournel, Georges Perec et Jacques Roubaud et en devient membre en 1983. Il participe à l’émission “Des Papous dans la tête” sur France Culture. Il compose, depuis le premier avril 1992, un poème quotidien, Le Poème du jour. Son roman-feuilleton La République de Mek Ouyes, compte près de deux mille épisodes à ce jour.

Pour en savoir plus sur Jacques Jouet : ici

La dernière France

Ça se passe de nos jours. Lémoni et sa sœur Clotilde perdent leur père et mère simultanément. Ils en sont tristes et héritent du couple de commerçants modestes et banalement républicains. Leur héritage se compose de quelques biens ordinaires et d’une chose qui ne l’est pas : une bibliothèque cachée, très orientée, un « enfer ». C’est une bibliothèque très complète (inachevée) de la pensée et de l’activisme éditorial et journalistique d’extrême droite en France depuis Edouard Drumont jusqu’à Vichy. Cette collection, livrée par les parents sans commentaire, est embarrassante. Les héritiers n’ont aucun indice pour l’expliquer.

C’est le sujet du roman : la façon dont les protagonistes, Clotilde et Lémoni, vont se débrouiller de ce fardeau, tout en « entrant dans la vie » à la faveur du deuil. Clotilde y entre en femme d’affaires volontaire et fonçeuse qui ne craint pas de prendre des coups. Sa carrière entrepreneuriale est racontée de façon burlesque. Lémoni y entre à reculons, manifestement incapable de s’intéresser le moins du monde au travail, à l’argent, à l’entreprise, à l’action, à la France, à l’Europe, à la réussite. Il observe. La lecture de la bibliothèque dont il a hérité parsème le roman tout au long – car il se sent investi par une sorte de devoir de lecture : s’il ne jette pas son héritage à la décharge ou au feu, alors il doit le boire jusqu’à la lie, ce qui ne veut pas dire en épouser les idées, bien au contraire.

Au cours du roman, on saura tout de ses amours successives, de sa sensibilité forte à la culture allemande, de sa passion soudaine pour une pratique théâtrale puriste et radicale, le théêtre, théorisé et pratiqué par l’artiste dramatique Pierre-Germain Dizerbo, lequel est soutenu dans son travail par Nurinber, un conseiller régional membre du Front national.

On rencontrera aussi, en Amérique du Sud, une autre « bibliothèque brune » qui a été constituée par un très vieil homme (plus de 120 ans) et sa fille, lesquels tenteront de fournir à Lémoni quelques hypothèses sur la signification du geste parental).

C’est un roman linéaire et non oulipien, donné dans le livre même, en deux versions, la version longue (le gigot), au sein de laquelle est glissée la version courte (la souris ? la farce ? la gousse d’ail ? dans une proportion de 1 à 12).

La dernière France, est un roman ample, fourmillant, curieux de tout, un hyper roman, comme dirait Calvino, tant il attrape d’histoires et de formes, tant il est inventif et s’auto-génère constamment.

 

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